Ciné-safe : un dispositif qui accompagne le public dans les salles

13 mars 2024 à 6h00 par Hugo Harnois

Salle de cinéma - Photo d'illustration
Salle de cinéma - Photo d'illustration
Crédit : Pixabay - Libre de droit

Un tout nouveau concept a été créé et lancé partout en France le 28 février dernier, lors de la sortie du film « Débâcle » : le ciné-safe.

Accompagnant une dizaine de films chaque année en organisant des ciné-débats, le réseau de La Grande Distribution s’intéresse principalement à des thématiques militantes, comme les violences policières, le féminisme ou l’écologie. Ces fameux débats sont animés par des chercheuses et des chercheurs, des sociologues, des associations locales et des collectifs, en lien avec le sujet du long-métrage, mais en dehors des équipes des films.

 

Comment ça marche ?

Le 28 février dernier, Mélanie Simon-Franza, gérante de La Grande Distribution, a lancé un nouveau concept : le ciné-safe, à l’occasion de la sortie du film « Débâcle », qui traite de questions difficiles comme le suicide ou les violences sexuelles. « C’est en référence aux safe places que l’on peut voir dans les festivals, par exemple. Comme à la Fête de l’Humanité, où il y a espace physique créé pour les femmes qui auraient pu se faire agresser et harceler et qui peuvent se rendre dans cet endroit-là, avec des personnes spécialistes de l’écoute. Il n’y avait pas de raison de ne pas envisager ça dans les salles de cinéma », explique Mélanie Simon-Franza.

Concrètement, ce sont les salles de cinéma qui décident si oui, ou non, elles décident de participer au concept du ciné-safe. Si c’est le cas, vous verrez avant la projection de « Débâcle » un carton sur l’écran qui explique que le film que vous allez voir peut vous bouleverser, avec des numéros de téléphone utiles si vous ou vos proches en ont besoin.

 

Une présence avant, pendant, et après la séance 

Ensuite, les associations concernées par les thématiques abordées par le film « se présentent avant la séance en disant que le film est un peu dur mais nécessaire. Il y a une table à l’extérieur avec de la documentation et des chaises pour toutes personnes qui souhaitent venir discuter avec les structures, à titre individuel ou collectif. Et les associations sont à l’extérieur durant toute la durée du film, donc si on ne se sent pas très bien pendant une scène qui nous choque, elles sont là », appuie la gérante de La Grande Distribution.

Depuis le 28 février, pour le film « Débâcle », une quinzaine de villes ont déjà adopté le ciné-Safe, dont Angers, par exemple. Et au total, plus de 50 salles de cinéma devraient participer d’ici le mois d’avril prochain. Néanmoins, Mélanie Simon-Franza ne sait pas encore si ce nouveau dispositif a vocation à se pérenniser : « ce ne sera pas systématique, mais assez exceptionnel ».