Cocorico : « Je rêvais de Christian Clavier »

23 février 2024 à 6h00 par Hugo Harnois

Christian Clavier
Christian Clavier
Crédit : Copyright 2023 – WHITE AND YELLOW FILMS – SND – M6FILMS – BESIDE PRODUCTIONS

Sortie en salles le 7 février dernier, la comédie française Cocorico a été réalisé par Julien Hervé, le scénariste qui se cache derrière les Tuche mais aussi Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu. Il est originaire du Maine-et-Loire, à Cholet.

« Ça s’est bien passé, c’est toujours un peu intimidant, d’un seul coup, de se retrouver tout seul à la tête d’un film. Mais une fois qu’on est dedans, ça reste un travail, il y a beaucoup de décisions à prendre, on n’a pas trop le temps de réfléchir, donc on fonce. » Voilà comment Julien Hervé, originaire de Cholet, qualifie sa première expérience en tant que réalisateur solo.

 

Les Guignols de l'Info, Les Tuche, Astérix...

Car, avec Cocorico, même si le cinéaste est seul aux manettes d’un long-métrage pour la première fois de sa carrière, il faut savoir que celui-ci multiplie les expériences sur grand (et petit) écran. Co-scénariste des Tuche 2, 3 et 4, de Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu, mais aussi auteur des Guignols de l’info pendant 15 ans, Julien Hervé a fait de la comédie son cheval de bataille, lui qui dit que ça lui fait « du bien » de se frotter à ce genre cinématographique : « c’est ma manière à moi de regarder le monde. »

Cocorico est incarné notamment par Didier Bourdon et Christian Clavier. L’un est un aristocrate, l’autre vendeur de voiture, et les deux vont passer un test ADN pour connaitre leurs origines… pour le moins surprenantes. C’est une copine du réalisateur qui lui a donné l’idée du test ADN. Ce dernier « peut changer votre vie, c’est assez hallucinant, c’est très précis sur les origines. C’est un terrain de jeu génial pour la comédie. Ce qui m’amuse, c’est de créer ces personnages et de se dire : qu’est-ce qui va se passer si on vous dit que vous n’êtes pas si Français que cela ? », analyse le Choletais.

 

Clavier et Bourdon : "de grands professionnels"

Pour lui, le message à retenir du scénario « n’est pas une priorité. Même si l’idée, c’est qu’on est tous issus d’un mélange ». L’objectif est bien « d’abord de faire rire le public. » Fan de comédies populaires, Julien Hervé n’avait pas forcément d’inspirations particulières en tête lors de l’élaboration du script de Cocorico, même si des références comme Les Visiteurs, Papy fait de la résistance, Le Prénom ou encore Le Diner de Cons sont pour lui des modèles indépassables.

Exceptés un arbre qui s‘est écrasé sur la cantine de l’équipe du film après un gros coup de vent, et le port du masque parfois pénible en période post-Covid (le film a été réalisé début 2022), Julien Hervé assure que le tournage de Cocorico s’est déroulé sans encombre. Diriger deux mastodontes de la comédie que sont Christian Clavier et Didier Bourdon n’a pas été non plus trop difficile, assure-t-il : « je rêvais de Christian Clavier dans mon film, mais je n’y croyais pas trop, je n’avais pas de contacts. Finalement, je lui ai envoyé le scénario, il est venu. Mais il n’aime pas attendre, il aime jouer. Et le cinéma, c’est très long. Lui, ça peut l’agacer, mais on avait travaillé en amont sur ça, j’avais une équipe compétente, professionnelle, rapide. Didier est moins impatient, mais il a des exigences artistiques. Cela n’a pas très compliqué de les gérer, ce sont de grands professionnels, ils apprennent leurs textes de manière assidue, ils ont beaucoup d’expérience. Je n’y ai vu que des avantages. Ça a tiré le film vers le haut. »

Fort de ce succès, Julien Hervé poursuit sur sa lancée et va poursuivre dans cette veine comique, lui qui a déjà « un projet bien avancé ». Il a aussi terminé l’écriture du cinquième épisode des Tuche, qui doit être réalisé par Jean-Paul Rouve et tourné à partir du mois d’avril prochain. À l’avenir, le Choletais souhaiterait revenir vers le petit écran, non pas pour réitérer l’expérience des Guignols, « c’est compliqué aujourd’hui de faire rire sur la politique », mais plutôt pour se tourner vers un format sériel : « j’adorerais faire de la sitcom ».