Études de médecine : Orléans maintient son partenariat avec Zagreb

Publié : 28 avril 2022 à 14h26 par Étienne Escuer

Deux formations en médecine verront le jour en septembre 2022 à Orléans.

Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

Malgré l’annonce d’une faculté de médecine à terme à Orléans, la municipalité a décidé de maintenir son partenariat à Zagreb.

Non pas une, mais deux formations en médecine à Orléans à la rentrée 2022 ! Alors que le gouvernement a annoncé la création d’une faculté de médecine dans la cité johannique, le partenariat avec celle de Zagreb (Croatie) verra bien le jour, confirme ce jeudi 28 avril la mairie d’Orléans. Pour rappel, face à une désertification médicale croissante sur le territoire, la ville a trouvé un accord avec la faculté de Zagreb pour y former une cinquantaine d’étudiants par an. Quelques semaines plus tard, le Premier ministre Jean Castex actait la création d’une faculté de médecine à Orléans d’ici 2025, avec des premiers étudiants formés dès la rentrée en 2022 (avec Tours) et la transformation du Centre Hospitalier Régional d'Orléans (CHRO) en Centre Hospitalier Universitaire (CHU) d’ici la fin de l’année.


 


Quelques regrets


 


Si la ville d’Orléans salue l’annonce gouvernementale, qu’elle qualifie « d’historique », elle n’a toutefois pas obtenu pleinement satisfaction. Dans un premier temps, il n’y aura pas d’internat autonome à Orléans, alors que le besoin d’internes en médecine au centre hospitalier est jugé urgent. Autre écueil : il n’y aura pas de deuxième année de médecine dès 2022 à Orléans. Les 50 places supplémentaires annoncées pour la région le seront finalement à Tours. La ville craint ainsi qu’en 2025-2026, 350 étudiants soient formés à Tours contre 150 à Orléans, là où 200 sont réclamés. Les élus craignent aussi que le taux d’échec en première année atteigne 80%, ne permettant ainsi que de former une vingtaine d’étudiants supplémentaires en deuxième année en 2023 (sur une centaine accueillie en première année en 2022).


 


Deux formations « complémentaires » ?


 


Autant d’arguments qui nécessiteraient, selon le maire Serge Grouard et son adjoint Florent Montillot, de maintenir le partenariat avec Zagreb. Outre la logique mathématique (plus d’étudiants formés donc plus de médecins à terme), la sélection en début de première année, contrairement à la France, permettrait selon eux un taux d’échec plus bas. La coopération avec la faculté croate permettrait aussi l’arrivée dès septembre 2022 d’internes au CHRO. Serge Grouard y voit ainsi deux projets « complémentaires ».


 


Un flou juridique ?


 


Reste que le projet orléano-croate est loin de faire l’unanimité, notamment du côté de Tours et dans les ministères. Certains douterait de la légalité du dispositif. Selon Florent Montillot, l’initiative ne nécessite cependant pas un agrément ministériel. « La formation relève de la seule responsabilité de Zagreb, qui détermine le contenu des cours, fixe les modalités du concours d’entrée et fait passer les concours aux étudiants », explique la municipalité, qui dit disposer de jurisprudences allant dans son sens. « Elle se conforme donc à la législative croate et aux directives du Conseil de l’Union Européenne. »


 


Les modalités de la formation orléano-croate


 


Pour postuler à la formation proposée par Zagreb, les dossiers devront être envoyés rapidement en Croatie, le 25 mai au plus tard. Un concours d’entrée aura ensuite lieu en ligne le 7 juin. La formation sera en anglais, et la première année comporte un premier semestre à Zagreb et le second en distanciel. Chaque étudiant disposera d’un tuteur croate et d’un tuteur français. Les stages d’observation se dérouleront de préférence à Orléans, et les stages pratiques à Orléans et/ou Zagreb.


 


Comment faire rester les médecins sur le territoire ?


 


Que ce soit la faculté de médecine orléanaise ou le partenariat avec Zagreb, la finalité reste la même : faire s’installer des médecins dans le Loiret et ses environs. Lors du prochain conseil municipal, la ville d’Orléans devrait ainsi voter la création d’une bourse pour les étudiants. Jusqu’à leur internat, les frais de scolarité ou d’inscription seront pris en charge par la collectivité jusqu’à 50% (pour Zagreb, les étudiants doivent par exemple débourser 12.000 euros par an). En contrepartie, les étudiants s’engagent à rester pendant 5 ans sur le territoire à l’issue de leurs études. Une association « Loire&Orléans en santé » va également voir le jour pour renforcer l’attractivité du département auprès des étudiants : encadrée par des professionnels de santé, elle facilitera l’installation des étudiants et leur proposera notamment des cours de soutien à moindre coût.