500 km à vélo pour tenter de réconcilier une sœur et son frère
21 mars 2023 à 15h16 par Guillaume Pivert
Bastien Delesalle est nomade depuis douze ans. Ce mois-ci, il a traversé une partie de la France pour remettre une lettre.
Il aura fallu onze jours à Bastien Delesalle pour parcourir les 500 km qui séparent l’Orne et la Saône-et-Loire. Il est un facteur humain, qui sillonne la France pour remettre « des courriers importants mais pas urgents ». L’initiative revient à professeur breton à la retraite.
La missive en question lui a été confiée par une femme, Sophie, qui souhaite se réconcilier avec son frère. « J’ai été touché par la démarche parce que j’ai été en conflit avec mon père pendant 7 à 8 années, et même si aujourd’hui nous sommes réconciliés cette histoire a résonné en moi », explique Bastien Delesalle. A son arrivée à Cluny, il a remis la lettre à son destinataire, forcément surpris. Celui-ci l’a invité à boire un café et à discuter un moment, pour finir par lui proposer un hébergement pour la nuit.
Sa démarche permettra-t-elle de réconcilier la fratrie ? « Ma mission c’était de transmettre la lettre, je pense que le temps fera son œuvre mais l’issue ne m’appartient pas », explique-t-il.
50 pays visités, 65 000 km parcourus
Depuis, Bastien Delesalle est remonté sur son vélo, prenant la direction de Chambéry où il doit y rencontrer ses lecteurs. Car l’homme, nomade depuis douze ans, est auteur de récits de voyage (Le virage, (Re)naissance d’un nomade, Fuite). « J’ai toujours eu envie de voyager depuis que je suis adolescent, faire le tour du monde », se remémore-t-il. En 2008, avec la crise économique, le dessinateur informatique manque de travail et repense à ses envies d’ailleurs.
Un an et demi plus tard, c’est le saut vers l’inconnu. « Plus de travail, plus de logement, plus de voiture, juste un billet d’avion en poche pour partir en Australie », explique-t-il. Malheureusement, un accident le contraindra à être hospitalisé trois mois avant d’être rapatrié en France. Les jambes paralysées, il devra passer par de longs mois de rééducation. « Depuis que je suis monté sur un vélo, j’ai parcouru 50 pays et pédalé 65 000 km à travers l’Europe », résume-t-il.
Quand on lui demande ce qu’il aime dans cette vie solitaire et nomade, Bastien Delesalle répond « la nature et les gens ». « La nature parce que j’aime cette connexion, le silence, la beauté et les gens car un sourire, une invitation, des discussions, me donnent l’énergie de pédaler », développe-t-il. Des personnes pour qui il peut aussi réaliser des petits boulots comme tondre la pelouse, histoire de gagner un peu d’argent. Ses besoins sont de toute façon limités : « je vis avec 2000 euros par an, mes livres me permettent en grande partie d’y subvenir ».
Pour suivre Bastien Delesalle, rendez-vous sur son site ou sur les réseaux sociaux.