Bientôt l’écran noir dans nos salles de cinéma ?

Publié : 26 septembre 2022 à 17h42 par Hugo Harnois

Les salles de cinéma en crise (photo d'illustration)

Crédit : Pixabay

Le 19 septembre dernier s’est tenu le congrès de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) à Deauville. Pour les exploitants, l’objectif est de faire des économies d’énergie dans leurs salles de cinéma.

Scénario catastrophe dans les salles obscures. Après la crise du Covid vient la crise énergétique. De nombreux exploitants de salles de cinéma tirent la sonnette d’alarme en voyant leurs factures d’électricité. À Blois par exemple, en Centre-Val de Loire, le directeur du Cap Ciné Sébastien Vansteene assure que son budget énergie a doublé cette année, et se montre pessimiste : « on va vers des choses encore pires. »


Dans son multiplexe comme dans beaucoup d’autres, Sébastien Vansteene évoque le chauffage et la climatisation comme des sources énergivores, mais ce sont surtout les lampes au xénon sur les anciens projecteurs qui posent de « gros problèmes aujourd’hui. » Sur les 11 salles de son établissement, seules deux sont équipées de projecteurs lasers, bien plus récents, et économisant 60 à 70% d’énergie par rapport au xénon.


 


Comment faire des économies ? 


À l’issue du congrès de la FNCF, une charte a été réalisée avec des mesures non-obligatoires pour permettre aux exploitants de réaliser des économies d’énergie. « Je n’avais pas attendu d’avoir la charte, on avait déjà pris des mesures », se félicite le directeur du Cap Ciné. « On éteint tout ce qui peut rester en veille la nuit, comme les écrans, les bornes automatiques, les caisses ou l’éclairage. J’ai aussi sensibilisé le personnel pour que tout le monde éteigne certaines lumières dans le hall une fois les spectateurs entrés dans les salles. Le chauffage va enfin être abaissé cet hiver, mais pas jusqu’à 19 degrés parce qu’il fait vraiment froid dans une salle ».


Et en ce qui concerne une hypothétique fermeture de certaines salles de cinéma, le sujet divise la profession. Mais pour Sébastien Vansteene, cette option est bel et bien une possibilité à long terme : « ça peut une solution pour que les salles ne tournent pas avec deux, trois clients dedans. On y pense mais on n’en est pas encore là. »


 


Une fréquentation en baisse


Tandis que la trésorerie de nombreux cinémas est au plus bas, « depuis le début de l’année, les salles totalisent 86,80 millions d’entrées, soit 29,6 % de moins que sur la même période de 2019 », d’après le CNC. Au niveau local, le directeur blésois parle même de 35 à 40% de baisse de fréquentation dans ses salles de cinéma. Il attend « avec impatience la sortie d’Avatar 2 le 14 décembre » et espère que ce long-métrage va « lui sauver un peu l’année. »


« Je reste confiant pour 2023 avec l’arrivée de beaux films, mais reste le problème de l’énergie », conclut Sébastien Vansteene, qui réclame des aides du gouvernement pour pallier les problèmes financiers de son établissement.