Pollution lumineuse : « L’éclairage public perturbe le sommeil »
Publié : 29 septembre 2022 à 18h21 par Hugo Harnois
Eclairage public
Crédit : Pixabay
Eclairage public
Tout est bon pour faire des économies d’énergie. De plus en plus de communes prennent la décision de limiter l’éclairage public la nuit dans les rues.
Tout ce qui se passe dans la vie la nuit est plus important que ce qui se passe le jour. C’est l’idée du grand astrophysicien Hubert Reeves. C’est pourquoi depuis plus de 20 ans, l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN) constituée d’astronomes amateurs sensibilise le grand public et les municipalités à réduire la pollution lumineuse provoquée par l’éclairage public des communes.
Le constat est simple : les étoiles disparaissaient du ciel année après année. Et d’après l’association, en 20 ans, il y a eu une augmentation de 94% de la quantité de lumière émise la nuit. Avec la hausse des prix de l’énergie, plusieurs communes décident alors de restreindre l’éclairage public nocturne dans les rues. En effet, pour une petite commune, le budget de l’éclairage représente la moitié du budget énergie, selon l’astronome amateur Marc Duvoux, correspondant local dans le Loir-et-Cher à l’ANPCEN.
Effets secondaires
Mais toujours selon l’astronome, cela va « bien au-delà de ce problème » d’ordre financier. La pollution lumineuse a également des effets secondaires sur nous et la biodiversité. « L’éclairage public perturbe le sommeil car la lumière artificielle déstabilise la sécrétion de la mélatonine. De plus, la vie est faite d’alternance jour / nuit. Et le fait de constamment éclairer perturbe ce cycle naturel. »
Alors pourquoi les collectivités, les particuliers et les acteurs privés tardent tant à agir ? « Il y a des maires frileux, une prise de conscience tardive, et par principe, certains n’ont pas envie d’éteindre. Enfin les propriétaires de magasins pensent que ça fait de la publicité », explique Marc Duvoux.
Dans un futur proche, l’ANPCEN souhaite continuer à sensibiliser les communes, informer les élus, et « accompagner le mouvement ». Le correspondant local évoque même des moyens modernes pour éclairer de manière plus « juste », comme « le détecteur de présence », qui s’allume quand il y a besoin.