Occupation des théâtres : le mouvement s’amplifie contre la fermeture des lieux culturels

Publié : 10 mars 2021 à 9h15 par Iris Mazzacurati

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Tout a commencé par l'occupation du théâtre de l'Odéon, jeudi 4 mars.
Crédit : BERTRAND GUAY / AFP

L'"occupation" des théâtres pour réclamer la réouverture des lieux culturels, fermés pour cause de pandémie, prend de l'ampleur avec une mobilisation qui touche désormais trois théâtres nationaux.

Trois des quatre théâtres nationaux (hors opéra et danse) sont désormais occupés ; le quatrième étant la Comédie-Française.

En plus de la réouverture des lieux culturels dans le respect des consignes sanitaires, les manifestants réclament entre autres une prolongation de l’année blanche pour les intermittents, son élargissement à tous les travailleurs précaires et saisonniers et des mesures d'urgence face à la précarité financière et psychologique des étudiants.

Tout a commencé jeudi 4 mars, avec l'occupation (qui se poursuit) du Théâtre de l'Odéon à Paris, suivi, hier, par une mobilisation au Théâtre de la Colline, dans l'Est parisien : quelques dizaines d'étudiants d'art dramatique sont entrés dans le Théâtre, en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Ouverture essentielle", "vie sans culture, droit dans le mur", "Bachelot si t'ouvres pas, on vient jouer chez toi".

Une trentaine d’étudiants a été autorisée à entrer par le metteur en scène, dramaturge et directeur de l’établissement Wajdi Mouawad, qui se trouvait en répétition.

Ces étudiants viennent du Conservatoire national Supérieur d'Art Dramatique (CNSAD), de l'Ecole supérieure d'art dramatique (Esad) et de l'Ecole du studio théâtre d'Asnières, un conservatoire à rayonnement régional de Paris.

Les gilets jaunes de la culture ?

Le même jour, à Strasbourg, 51 élèves en scénographie-costumes, jeu, mise en scène, dramaturgie et régie-création, ont décidé de s'installer 24h sur 24h dans les locaux du Théâtre National de Strasbourg, "jusqu'à une réponse concrète de l'Etat".

Ils ont également appelé "toutes les écoles nationales supérieures d’art dramatique de France et conservatoires à se joindre" au mouvement.

Dans le même esprit, une trentaine d'intermittents du spectacle ont passé la nuit de lundi à mardi dans un théâtre de Pau "en soutien à nos collègues parisiens" qui occupent l'Odéon. Ils demandant eux aussi des aides financières.

La ministre de la Culture s'était rendue samedi à l'Odéon et a promis de poursuivre les échanges, mais mardi, la CGT Spectacle a affirmé qu'elle poursuivait le mouvement.

"Occupons ! Occupons ! Occupons", a-t-elle appelé dans un communiqué où elle précise que cette mobilisation s'inscrit "dans le sillage de l’occupation des ronds-points", en référence au mouvement des "Gilets jaunes".

A noter qu’une étude de l’institut Pasteur indique que les lieux culturels ne seraient pas propices à la circulation active du virus.


(Avec AFP)