Policier assassiné sur les Champs-Elysées en 2017 : quatre hommes jugés dès aujourd’hui

Publié : 7 juin 2021 à 8h30 par Iris Mazzacurati

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Un hommage national avait été rendu à Xavier Jugelé, élevé à titre posthume au rang de capitaine et
Crédit : BERTRAND GUAY / AFP

Quatre hommes sont jugés à partir de lundi 7 juin Paris, pour leur complicité supposée dans l'assassinat d'un policier en 2017 sur les Champs-Elysées, revendiqué par l'État islamique.

L'attaque avait marqué l'opinion et la campagne pour la présidentielle : le 21 avril 2017, Xavier Jugelé se trouvait au volant d'un car de police garé en haut de l'avenue quand un assaillant était sorti de sa voiture et avait tiré à l'arme automatique sur le véhicule. Le policier de 37 ans avait été tué de deux balles.

Le tueur avait été abattu par la police peu après.

Alors que les attaques envers les forces de l'ordre occupent le devant de l'actualité depuis plusieurs semaines, un seul homme comparaît à présent devant la cour d'assises spéciale avec la qualification terroriste : Nourredine Allam, âgé de 31 ans, accusé d'avoir vendu la kalachnikov au tueur, Karim Cheurfi, Français de 39 ans.

Il est poursuivi pour association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d'un crime.

Les trois autres accusés sont jugés pour détention et/ou cession d'armes.

Deux autres policiers et une touriste allemande avaient été blessés dans l'attaque - aussitôt revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) - à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle 2017.

La fin de la campagne en avait été durcie, et les débats sur la lutte antiterroriste replacés au cœur de l'élection alors que la France avait subi en 2015 et 2016 une vague sans précédent d'attentats.

Un hommage national avait été rendu à Xavier Jugelé, élevé à titre posthume au rang de capitaine et fait chevalier de la Légion d'honneur.

Par ailleurs, François Hollande, alors président de la République, et la maire de Paris Anne Hidalgo s'étaient rendus au mariage posthume, le mois suivant, de Xavier Jugelé avec son compagnon, invité à l’Élysée lors de l'entrée en fonction d’Emmanuel Macron.

Le principal accusé récuse la qualification de terroriste

Quatre ans plus tard, la France reste sous la menace terroriste islamiste et les policiers sont toujours ciblés.

Pour Me Thibault de Montbrial, avocat entre autres des parents et du compagnon de Xavier Jugelé, l'enjeu pénal du procès, jusqu'au 18 juin, "est que la cour reconnaisse la complicité" de Nourredine Allam, qu'il conteste.

Selon l'accusation, ce dernier, dont "toute radicalisation religieuse" est exclue, a vendu une kalachnikov à Karim Cheurfi "tout en sachant (...) que ce dernier avait une volonté résolue et affichée d'attenter à la vie de fonctionnaires de police".

Nourredine Allam, condamné à 19 reprises entre 2004 et 2013, parfois à de la prison ferme, pour des délits de droit commun, aurait par ailleurs dit au lendemain de l'attentat à son cousin, selon ce dernier, "avoir fait une "énorme bourde"".

Lui nie avoir acheté la kalachnikov pour la revendre à Karim Cheurfi. Aucune trace de ses empreintes n'a été retrouvée dessus.

Confronté aux déclarations en ce sens de deux autres accusés, il "évoque une sorte de complot monté contre lui".

"Nous contestons la qualification terroriste, a déclaré à l'AFP son avocate, Me Clarisse Serre. Il n'a rien à voir de près ou de loin (avec les terroristes islamistes), n'a pas le profil". "Même le motif terroriste islamiste de l'assaillant est sujet à caution", affirme Me Serre.



(Avec AFP)