Policière tuée à Rambouillet : une cérémonie d'hommage national

Publié : 30 avril 2021 à 10h45 par Iris Mazzacurati

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La cérémonie s'est tenu sur une esplanade proche du commissariat où l'assaillant a surgi et a tuée l
Crédit : Ludovic MARIN / AFP / POOL

Une cérémonie d'hommage national présidée par le Premier ministre Jean Castex a débuté vendredi 30 avril à Rambouillet dans les Yvelines en mémoire de Stéphanie Monfermé, la fonctionnaire de police assassinée une semaine auparavant au sein du commissariat de la ville.

Stéphanie Monfermé a "été assassinée parce qu'elle était au service de la France" : le Premier ministre Jean Castex a présidé vendredi à Rambouillet une cérémonie d'hommage national à la fonctionnaire de police poignardée à mort une semaine plus tôt dans le commissariat de la ville.

Au moment de commettre son crime, le meurtrier "aurait invoqué le nom de Dieu", a relevé Jean Castex. "C’est une insulte sanglante jeté à la face de tous ceux qui croient en un Dieu que de mêler la transcendance au crime, aucun fidèle d'aucune religion ne peut l'admettre", a-t-il ajouté.

Mère de famille de 49 ans, en poste depuis 28 ans au commissariat de Rambouillet comme agente administrative, Stéphanie Monfermé "incarnait aux yeux de cet homme dont je me refuse à prononcer le nom, la police française et donc l'autorité de l’Etat", a poursuivi M. Castex, tout près de l'hôtel de police où l'assaillant avait surgi le 23 avril et tué de deux coups de couteau la fonctionnaire. 

Elle a "été assassinée parce qu'elle servait son pays, parce qu'elle était au service de la France", a ajouté le chef du gouvernement, sur une vaste esplanade de cette ville des Yvelines située à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Paris.

"Elle était dotée d'un caractère heureux et serviable, ce qui fait du bien dans le quotidien souvent difficile", a encore relevé M. Castex, avant de s'incliner devant le portrait de Stéphanie Monfermé qui avait été solennellement apporté par des policiers en uniforme. La légion d'honneur lui a été remise à titre posthume.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal et cinq ministres ont assisté à la cérémonie : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, Amélie de Montchalin pour la Fonction publique, Marlène Schiappa, à la Citoyenneté et Nadia Hai pour la Ville.

Le président Emmanuel Macron était présent jeudi aux obsèques - privées - de cette fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, qui officiait à l'hôtel de police de Rambouillet depuis 28 ans, sans arme ni uniforme.

La cérémonie s’est tenu sur une esplanade proche du commissariat où l'assaillant a surgi et l'a tuée de deux coups de couteau, dans le sas d'entrée de l'hôtel de police.

Une centaine de personnalités et d'élus s’étaient également rassemblés à proximité. Parmi eux, on comptait Valérie Pécresse (Libres! ex LR), Marine Le Pen (RN), Olivier Faure (PS), Laurent Saint-Martin, Aurore Bergé (LREM) ou encore Clémentine Autain (LFI).

17e attaque terroriste islamiste contre les forces de l'ordre, en France, depuis 2014

Dans le public, tenu à distance derrière des barrières, on comptait près de 200 personnes dont de nombreux policiers en civil, pour certains les larmes aux yeux.

"Beaucoup de collègues avaient besoin de se rassembler, pour rendre un hommage assez collectif, ca permet de se sentir moins seul", a confié l'un d'eux, anonymement.

Victime de "la 17e action terroriste islamiste commise en France depuis 2014 contre les forces de l'ordre" selon le parquet antiterroriste, Stéphanie était l'une des 12.500 agents administratifs de la police nationale.

Présente à la cérémonie, Laetitia Ducros, déléguée nationale SGP Police secteur administratif, a dit apprécier que les autorités reconnaissent enfin que ces agents sont "des personnels de police ": "Qu’elles puissent aussi prendre conscience qu’avec l’actualité, on est aussi en danger et qu’il faut revoir nos conditions de travail et que l’accueil des commissariats soit sécurisé", a-t-elle souhaité.

L'assassinat de la fonctionnaire de police a marqué un département des Yvelines déjà endeuillé par la décapitation de l'enseignant Samuel Paty il y a six mois et l'assassinat d'un couple de fonctionnaires de police en 2016 à Magnanville.

"La défense du droit et de cette liberté si française de croire au ciel ou de ne pas y croire, notre ennemi, le terrorisme islamiste, ne peut la tolérer", a lancé le chef du gouvernement. L'auteur de l'attaque de Rambouillet, Jamel Gorchene, un ressortissant tunisien de 36 ans, avait été tué sur place par les tirs d'un policier.

Chauffeur-livreur, domicilié à Rambouillet, il était dépourvu de casier judiciaire et inconnu des services de renseignement et de la justice. Mais son mode opératoire correspond aux appels récurrents du groupe Etat islamique (EI) à s'attaquer aux forces de l'ordre.


(Avec AFP)