Un Français accusé d'espionnage en Iran

Publié : 31 mai 2021 à 14h05 par Iris Mazzacurati

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Benjamin Brière est accusé d'espionnage par Téhéran, pour "des photographies de zones interdites" pr
Crédit : Twitter @Saeid Dehghan / AFP

Benjamin Brière, un Français détenu depuis un an en Iran, va être jugé pour "espionnage", alors que pour sa s-ur, le jeune homme est "un touriste français lambda pris au piège" d'une affaire aux enjeux politiques.

"On est complètement sous le choc. Voir que des accusations aussi graves se précisent contre lui, ça prend des proportions qu'on ne maîtrise pas et ça nous terrorise", a déclaré à l'AFP Blandine Brière.

Téhéran a confirmé dimanche 30 mai que M. Brière, détenu depuis un an à Machhad (nord-est) serait jugé pour "espionnage" et "propagande" contre le système politique de la République islamique d'Iran.

Selon son avocat iranien, M. Brière est accusé d'espionnage pour "des photographies de zones interdites" prises avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran. D'après sa sœur, il a été arrêté en mai 2020 alors qu'il traversait l'Iran en touriste, à l'occasion d'un long voyage en van aménagé entamé en 2018.

"On se doute bien que l'enjeu est ailleurs, que ça nous dépasse complètement. Il a été pris au piège. Benjamin n'est pas un espion, c'est un citoyen français lambda, un touriste qui s'est retrouvé pris dans une affaire irréelle", a déclaré Mme Brière.

La jeune femme a pu parler 4 fois en un an à son frère, dont la dernière dimanche 23 mai. "Il allait bien, autant que possible. Ils sont à 13 dans un dortoir, sans aucune intimité. Il apprend le persan et travaille le cuir, ça lui permet de ne pas flancher, même s'il se rend compte dans quel pétrin il est", a-t-elle raconté.

"Il a subi plusieurs interrogatoires mais n'a pas été maltraité, c'est ce qu'il nous dit", a-t-elle ajouté.

Lettre ouverte à Emmanuel Macron

Selon elle, M. Brière a droit tous les deux mois à une visite consulaire et il peut appeler le consul lorsqu'il le souhaite. "Mais les autorités françaises n'ont aucune information concrète à lui apporter, ni à nous", a-t-elle déploré.

"On est en colère, nous n'avons aucune visibilité. On a sagement gardé le silence pendant des mois, comme on nous l'avait demandé, mais ce n'est plus possible, on fait du surplace", a-t-elle ajouté. 

Mme Brière avait écrit la semaine dernière une lettre ouverte au président Emmanuel Macron pour l'"implorer" de mettre un terme à cette situation.

L'Iran retient plus d'une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux, pour la plupart des binationaux, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d'otages destinée à obtenir des concessions des puissances étrangères.

Au cours des dernières années, la République islamique a procédé à plusieurs échanges de détenus avec des pays étrangers.



(Avec AFP)