Santé : À Angoulême, des paniers de légumes Bio contre les produits chimiques

Avez-vous déjà entendu parler des perturbateurs endocriniens ? Ces substances, viennent dérégler les systèmes hormonaux des personnes qui y sont confrontés, entrainants des difficultés. La liste des maladies causées par ces perturbateurs est loin d’être mince : cancers, diabètes, obésité, asthme… La liste est longue, mais ces conséquences graves sont encore méconnues. Car ces substances sont présentes sur de nombreux produits que nous consommons et nous y sommes tous confrontés.

C’est pour lutter contre ces perturbateurs endocriniens que la communauté d'agglomération du Grand Angoulême s’est lancée dans un nouveau projet. Après avoir tenté de sensibiliser sa population par différents moyens, c’est par l’action que la ComAGA va maintenant passer. « Les produits chimiques sont omniprésents dans notre vie quotidienne et encore plus pour une maman et son bébé », affirme Michel Buisson, conseiller délégué à la santé. Afin de lutter contre cela, les élus ont donc voté pour proposer aux femmes enceintes du secteur, des paniers de légumes BIO.

Du BIO pour pas cher

Ce sera la modique somme de 20€ qui sera demandée lors de l’inscription. Les futures mamans recevront chaque semaine un panier, pendant les six derniers mois de leur grossesse. Une participation qui pourra évoluer d’année en année comme l’explique Michel Buisson, « Certains pensent que ça devrait être gratuit ou en fonction du quotient familial, tout cela sera débattu une fois que le projet sera lancé ».

Si le lien entre perturbateurs endocriniens et légumes n’est pas forcément évident, la mention BIO fait toute la différence. Les substances en question se trouvent majoritairement dans les produits chimiques de synthèse, plus communément appelés pesticides ou herbicides. Ces derniers sont formellement interdits dans l’agriculture biologique, garantissant aux consommateurs l’absence de dangerosité pour leur santé.

Un dispositif pour de grands projets

Cette importance du BIO, le Grand Angoulême l’a bien comprise et mise sur ce nouveau dispositif pour ouvrir toute sa population, à se tourner vers ce type de produits. « L’objectif, c’est qu’à l’issue du dispositif, les habitants continuent de consommer du BIO et qu’ils soient sensibilisés à tous les problèmes des perturbateurs endocriniens », espère Michel Buisson. Afin de renforcer cela, la communauté d’agglomération a choisi des producteurs locaux pour ses paniers.

Des paniers qui se déploieront donc progressivement dans le Grand Angoulême. Pour le lancement du dispositif, seulement une centaine de femmes pourront en bénéficier. Pour cela, elles auront dû participer à plusieurs ateliers de sensibilisation aux perturbateurs endocriniens.

Malgré tout, la volonté de la ComAGA reste d’élargir ce dispositif à un maximum de femmes volontaires. Un budget de 63 000€ a donc été dédié à ce projet. « On a mis en place un comité de pilotage et on réévaluera ce budget chaque année », soutient Michel Buisson. Un projet qui bénéficie donc d’un fort soutien de la part des élus et qui devrait intéresser d’autres collectivités territoriales.