Voici pourquoi les adolescents n’écoutent plus leur mère à partir d’un certain âge
Publié : 23 mai 2022 à 17h42 par A. L.
Une étude scientifique vient de démontrer que le cerveau subirait une transformation durant l’adolescence, qui expliquerait pourquoi les ados écoutent moins leurs parents à cette période charnière de leur vie.
Ce n’est pas un secret : dès la naissance, le cerveau d'un bébé est particulièrement réceptif à la voix de sa mère. S’il est capable de la reconnaître entre toutes, elle active également les zones du cerveau dédiées à l’apprentissage.
Dès 13 ans, le cerveau n’enregistre plus la voix maternelle
Malheureusement, les choses se gâtent à l’adolescence, comme le révèle une étude menée par des neuroscientifiques de l’Université de médecine de Stanford et parue dans le Journal of Neuroscience. En effet, les chercheurs ont demandé à des mères de prononcer des mots dénués de sens et de s’enregistrer. Ils ont ensuite fait écouter ces enregistrements à leurs enfants et adolescents. Ils ont alors découvert que les enfants de moins de 12 ans réagissaient fortement à la voix de leur mère alors qu’on observait une activité neuronale beaucoup plus faible sur ceux âgés entre 13 et 16 ans. Les circuits de récompense et les centres cérébraux qui priorisaient les stimulis étaient davantage "réveillés" par les voix inconnues que par celles de leurs mères.
"Tout comme un enfant sait se syntoniser sur la voix de sa mère, un adolescent sait se syntoniser sur de nouvelles voix", a ainsi expliqué Daniel Abrams, auteur principal de l’étude et professeur agrégé de psychiatrie et de sciences du comportement. "En tant qu’adolescent, vous ne savez pas ce qui se passe. Vous êtes juste vous-même : vous avez vos amis et nouveaux amis et vous voulez passer du temps avec eux. Votre esprit devient de plus en plus sensible et attiré par ces voix inconnues", a-t-il continué.
Ce changement est néanmoins positif. "C'est un signal qui aide les adolescents à interagir avec le monde et à établir des liens qui leur permettent d’être socialement avertis en dehors de leur famille", a conclu le spécialiste.