Législatives 2024 : on fait le point sur le programme de la majorité présidentielle

27 juin 2024 à 10h07 par Rubens Constantino

On fait le point sur le programme d'Ensemble pour la République pour les élections législatives
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Crédit : Capture d'écran / Compte YouTube Ensemble

Avec une dette publique évaluée à 3101,2 milliards d’euros à la fin du quatrième trimestre 2023, le camp présidentiel renonce aux grandes promesses qui plomberaient un peu plus la situation des comptes publics en France… Certaines mesures pour relancer le pouvoir d’achat des Français ont en revanche été avancées par le Premier ministre, Gabriel Attal.

L’heure n’est pas aux grandes annonces pour le groupe Ensemble pour la République, issu du mouvement présidentiel Renaissance. Déjà, mi-février, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, annonçait des coupes dans les dépenses de l’État à hauteur de 10 milliards d’euros. Une somme jugée insuffisante par Bercy, multipliée par deux par la suite, étalée sur deux ans. Alors, après l’abaissement de la note qui évalue la qualité de la dette française par Standar & Poor’s et l’épinglement de la France par la Commission européenne pour déficit excessif, le camp présidentiel entend bien revenir sous le seuil des 3% du déficit en 2027.

« Règle d’or » sur les impôts

La première préoccupation des Français, le pouvoir d’achat, n’aura pas échappé au parti présidentiel qui compte le relancer, sans pour autant engendrer de fortes augmentations de la dépense publique, ni augmenter les impôts des Français, devenue une « règle d’or » pour le groupe Ensemble pour la République. Ainsi, le Premier ministre, Gabriel Attal, a présenté une première mesure : la hausse de la prime de partage de valeur (prime « Macron »), exonérée de charges fiscales et sociales pour les salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic, avec un plafond à 10 000€ par an, au lieu de 3000€ jusque-là (6000€ si l’entreprise dispose d’un mécanisme d’intéressement ou de participation), assortie d'une possibilité de mensualisation.
 
Plus récemment, celui qui a débattu mardi 25 juin au soir en compagnie de Jordan Bardella, président du Rassemblement national et Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a annoncé la baisse de 10 à 15% des prix de l'éléctricité à partir de février 2025, le transfert des cotisations sociales des salariés vers la TVA pour augmenter les salaires nets, sans trop impacter les petites et moyennes entreprises. La proposition de n'appliquer aucun impôt aux successions et donations jusqu’à 150 000€ par enfant, y compris pour les familles recomposées, a été formulée. Idem pour les sommes transmises aux petits-enfants, mais à hauteur de 100 000€. 
 
Côté poste de recettes, la majorité présidentielle table notamment sur l’accéleration de la lutte contre la fraude fiscale et sociale, dont les recettes sont évaluées à trois milliards d’euros, selon la fondation IFRAP (fondation pour la recherche sur les administrations publiques). En plus des coupes budgétaires dans les dépenses de l’État déjà actées et qui seront donc amplifiées dans les années à venir, s’ils remportent ces élections législatives.

Assurer l'accès à la santé

De nombreux Français, surtout en zone rurale mais pas que, peinent à bénéficier d’une offre de soin. C’est donc l’un des chantiers que le gouvernement promet de rouvrir si les Français leur font confiance le 30 juin et 7 juillet. Le groupe Ensemble pour la République promet de faire « reculer les déserts médicaux en doublant le nombre de médecins en formation chaque année grâce à la suppresion du numerus clausus », la mesure ramènerait 16 000 en 2027 contre 8000 en 2017, avec l'objectif d’avoir un médecin de garde à 30 minutes du domicile « de chaque Français ».

Autre proposition du camp présidentiel, la mise en place d’une offre de mutuelle publique à 1€ par jour pour celles et ceux qui n’en ont pas, « un droit nouveau pour des millions de Français ».
Enfin, le remboursement intégral des fauteils roulants, électriques ou manuels pour les individus en situation de handicap moteur, déjà sur la table depuis un moment, a été réaffirmée.

Résoudre la crise du logement

C’est l’une des mesures phares du camp présidentiel pour permettre d’accéder à la propriété immobilière, l’exonération de frais de notaires pour l’achat d’un logement jusqu’à 250 000€ par les primo-accédants. Cela devrait concerner « un million de jeunes de classes moyennes et populaires », selon eux. Pour des logement plus respectueux de l'environnement, la majorité présidentielle avance la création d’un « fonds de rénovation énergétique des logements des classes moyennes et populaires financé par une taxe sur les rachats d’actions » , ils souhaitent aussi créer « une garantie de loyers pour faciliter la location tout en rassurant les propriétaires ».

Protection de l'environnement

La promesse a été faite, par le groupe Ensemble pour la République, de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2027. Pour y parvenir, « 100 000 véhicules électriques en leasing social » seraient, chaque année, mis à disposition des Français de classe moyenne et populaire pour qu’ils puissent disposer d’un mode de déplacement non-polluant. La relance du nucléaire est l’une des autres pistes pour atteindre les objectifs fixés, avec la création de « 14 nouveaux réacteurs nucléaires » , et la réduction de « l’usage des pesticides de 50% d’ici 2030 ».