Santa : « Voir les choses en grand »
25 avril 2024 à 17h08 par Hugo Harnois
Santa au printemps de Bourges
Crédit : Jérémy Desmoulins
À l’occasion de la 48e édition du printemps de Bourges, nous avons échangé avec Santa, leadeuse du groupe Hyphen Hyphen qui doit sortir son premier album solo le 24 mai prochain. Elle nous a donné un peu de temps suite à sa prestation pour ouvrir le festival.
C’était ton tout premier concert ce soir au Printemps de Bourges ?
Santa : Oui, c’est pour moi l’ouverture de la saison des festivals, et c’est la première fois que je performe des chansons que je viens de terminer d’écrire. C’était vraiment rempli d’une électricité nouvelle.
Justement sur les 25 minutes de concert, les gens ne connaissaient que deux titres, c’était un vrai pari pour toi ?
Santa : Un immense pari, mais étrangement, au bout du deuxième refrain, les gens commençaient à chanter, ça m’a énormément rassurée. Ce sont des nouvelles chansons, donc c’est un peu comme quand on emmène un enfant à l’école, tu as envie qu’il soit apprécié par ses camarades.
En faisant l’ouverture du festival, tu avais cette crainte de n’avoir personne, et finalement, la salle était remplie ?
Santa : Oui, c’était plein à craquer. Mais c’est aussi hyper gratifiant de savoir que l’on est un peu attendue. Ça donne envie de voir les choses en grand.
Si on revient sur ton EP, son titre, c’est « 999 », qu’est-ce que ça veut dire ?
Santa : 999, c’est l’inverse de 666. Il y a une volonté de pencher du bon côté, une envie d’être « Santa » et pas « Satan ». Et sur cet album qui sort dans un mois, il y a aussi cette envie d’élan de vie.
"Je veux que ça touche le plus de monde possible"
Ton nouvel album en effet doit sortir le 24 mai, t’es plus stressée que pour une sortie avec ton groupe, Hyphen Hyphen ?
Santa : Oui, je suis vraiment dans le mal, parce que lorsque l’on est en groupe, on se sent plus fort. Quand le doute nous habite, on se sert les coudes. Là, je n’ai que deux coudes, et j’ai beau frotter, ça ne fait pas de feu. Donc je suis en pleine fébrilité.
Peut-être qu’avec l’accueil que tu as reçu ce soir, ça te donne de l’espoir ?
Santa : Je n’ai pas d’attente, mais oui, j’espère que ça va toucher les gens, je ne fais pas partie de ces artistes qui sont je-m’en-foutistes. Je veux que ça touche le plus de monde possible. Et puis ça ne marche pas, je vendrai des tomates dans le sud de la France (rires).
"Michel Berger, harmoniquement, on ne fera pas mieux"
On voit avec cet EP que tu t’ouvres à des variétés sonores différentes ? Il y a du piano-voix, ou un orchestre symphonique sur « Qui a le droit ». C’est une volonté de toucher à tous les styles ?
Santa : J’enregistre tous les instruments, donc quand tu fais un symphonique et l’intégralité des arrangements des cordes, tu deviens un peu fou. Mais j’avais envie d’un Marvel, et l’album, j’ai envie que ce soit un peu comme un Disney, que tu puisses l’écouter du début jusqu’à la fin. C’est un peu old-school comme manière de penser, mais j’ai envie de l’être, sans nostalgie.
En parlant d’inspirations, il y a aussi dans cet EP un hommage à la chanson française, avec des titres qui rappellent Céline Dion, Michel Berger ou encore Jacques Brel. Ce sont des références dont tu as conscience ?
Santa : Non c’est tout à fait inconscient, c’est ce que j’aime, ça me traverse, et je pense qu’on est fait de ce que l’on aime. Tout se fait dans un élan, avec une écriture instinctive. Après quand j’habille les chansons, oui, il y a une volonté de s’inscrire dans cet hommage-là. Mais je n’écoutais même pas de variété française quand j’étais petite, je m’y suis mise récemment, et c’est vraiment beau. Je vous invite à écouter du Michel Berger, harmoniquement, on ne fera pas mieux, mais aussi France Gall, Véronique Sanson, Daniel Balavoine, Stephan Eicher.
"J’ai fait la danse du ventre aux pompiers pour qu’ils acceptent l’intégralité du show"
T’as réalisé une performance à Bruxelles en donnant un concert en solo avec un piano à queue suspendue à 40 mètres du sol. T’as d’autres futures expériences un peu dingues en tête ?
Santa : Oui, mais je ne peux pas les dire ni trop les vendre parce que souvent, on me prend pour une mythomane. Donc je préfère garder ces expériences dans ma tête, m’entourer d’une équipe qui rêve encore, et emmener le plus de gens possible dans mes rêves, avec moi.
C’est quoi une journée type de Santa ?
Santa : Ce matin, j’ai appelé l’usine pour transformer la rondelle du vinyle en transparent. Ensuite je me suis maquillée et je me suis coiffée pour Bourges parce que je me suis dit qu’à la sortie du train, il y allait avoir quelques photos. Je suis arrivée ici, j’ai fait la danse du ventre aux pompiers pour qu’ils acceptent l’intégralité du show. J’ai accepté quelques dessins pour faire le merchandising. J’ai répondu à pas mal d’interviews, et ça aussi c’est intense parce que les questions sont de plus en plus précises au fur et à mesure que l’on donne de soi. Ça, c’est nouveau pour moi. Ce sont des longues journées (rires). Mais voilà, j’ai donné mon spectacle, chaque chanson était une petite montagne, que j’ai gravie.
On te propose un petit jeu pour finir où tu réponds du tac au tac. Et on commence avec ta meilleure expérience sur scène ?
Santa : La plus vertigineuse, même si je n’ai pas le vertige heureusement, c’est le piano suspendu à la grue à 40 mètres en Belgique.
Un piano à 40 mètres de hauteur
Le meilleur concert que t’aies vu ?
Santa : J’avais adoré un concert des Ting Tings dans le sud de la France. C’était un parfait moment, avec un coucher de soleil, il y avait quelque chose de fantastique.
Le meilleur endroit où manger du pop-corn ?
Santa : Aux cinémas. J’ai d’ailleurs appelé les cinémas et il y a eu une petite augmentation du pop-corn salé par rapport au pop-corn sucré, et je n’y suis pas pour rien (rires).
Le meilleur secret santa qu’on t’ait offert ?
Santa : Souvent dans notre groupe d’ami, ce sont de gros ratés. Pour moi, je crois que c’était une figurine de grenouille, et quand tu passes devant, elle croasse.
Le meilleur conseil qu’on pourrait te donner pour la suite ?
Santa : D’y croire.